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             L`HOMME-PÂTE

                     -PALIMPSESTE-

 

 

épreuve   c`est la voie tordue

de l`homme-pâte collé de mes mains du papier que  j`ecrie

ces taches lui appartiennent et le retour est difficile

vers ses épaules

                            des allongées fentes

                                                               la topologie du verbe

n`est pas tombée sous la main du Mœbius

et nous regardons les faces sur lesquelles l`homme-pâte

a allongé son existence

le titrage etait dans une morte langue

quelqu`un retort mes intestins

devant la porte

j`enduis les toiles du regard

l`homme-pâte enduit sa vie sur moi

 

une seulle surface  (j`ai dis) les temps sifflaient

parmi les boucles

                                son verbe torsionait les lettres

comment puis-je apporter le point A auprès de A` comment puis-je

décoller le doigt de l`œil

(c`est possible d`être un enveloppement holographique)

sur la bande l`homme-pâte parlait

(à mi-voix) les demies de bouches élargies

 

les manches sont élimées

                         les mains touchent la manne du mot

érodé par les temps

                         le mot touche la plaie de la main

le coude est élimé

                         la main élime le mot

l`œil écrasé par les temps du regard

                          la main en colle

la voie monte à l`échèlle

                         les mots articulés

les mots en gardant le silence en gardant la morsure

                          sont fleuris dans la paume

 

comme une bouteille

                         le col incliné

pendant que tu versses

                         auprès d`elle en foulant

la lumière de néon dans les yeux

                          le mot s`arrête

au festin du poème

                          il s`installe devant moi

en foulant

                          lettre à lettre

le non-né

                          pour se confesser

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(EN)DÉCEMBRE(R)

 

 

l`oubli s`endécembre

sur secs rameaux

en attendant le nord

les bourgeons tremblent et craquent

dans le frémissement des aïeuls

sur rameaux

en crépitant

quelque part en étant mûr

mon père est séché

et son ombre est jaune

en tremblant en silence

sous pas nus

le frémissement des chromosomes

monte le sang de l`horizon

livide la pensée s`endécembre

en broiant avec les aïeuls

sur secs rameaux

en crépitant

quelque part

mon père tremble encore

dans le gémissement  du vent

du nord

mes chromosomes crépitent

vers le vert cœur

mes anneaux tombent

comme un tardif automne

sous le sommeil de pierre

 

l`horizon livide

craque avec froideur

vertement vertement

en tournant autour moi

vertement

vertement avec des oiseaux

 

 

 

                Adrian Lesenciuc: auteur/traducteur

 

 

 

 

 

 

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